Texte de la lettre ouverte :
L'honorable Marc Miller, C.P., député
Ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada
Chambre des communes
Ottawa, Ontario
K1A0A6
Cher Ministre,
En tant que dirigeants d’œuvres caritatives chrétiennes, d’églises et de congrégations locales, notre foi nous oblige à défendre la dignité des travailleurs. C’est pourquoi nous appelons à une action urgente pour abolir immédiatement le système fermé de permis de travail pour les travailleurs migrants.
Les travailleurs migrants bénéficiant du Programme des travailleurs étrangers temporaires à faible salaire effectuent un travail essentiel dans de nombreuses industries et sont des membres importants de nos communautés. Au plus fort de la pandémie de COVID, ils ont soutenu notre économie et veillé à ce que les Canadiens aient de la nourriture dans leur assiette. Pourtant, nombre d’entre eux sont victimes de violence verbale, de harcèlement sexuel, d’accidents du travail, de conditions de vie inhumaines et d’exploitation.
Ces injustices sont le résultat direct du système de permis de travail fermé et du manque de voies accessibles vers la résidence permanente. Cela a été bien documenté par des recherches, des rapports et même des comités parlementaires canadiens. Les permis de travail fermés intègrent des structures de pouvoir inégales dans lesquelles les travailleurs sont redevables aux décisions de leur employeur, auquel ils ne peuvent désobéir de peur de perdre leur emploi et d'être expulsés de leur pays. La critique la plus récente vient du rapporteur de l'ONU sur les formes contemporaines d'esclavage. Dans son rapport final, le rapporteur condamne le recours au système de permis de travail fermé car il « rend les travailleurs migrants vulnérables aux formes contemporaines d'esclavage, dans la mesure où ils ne peuvent signaler les abus sans craindre d'être expulsés ».
Le gouvernement canadien a pris des mesures fragmentaires pour remédier aux violations bien documentées des droits des travailleurs migrants, telles que des inspections accrues des employeurs, une ligne d'information anonyme et le programme de permis de travail ouvert pour les travailleurs vulnérables (OWPVW). Rien de tout cela n’a modifié la vulnérabilité fondamentale des travailleurs migrants aux abus systémiques de la part des employeurs dans le cadre d’un système de permis de travail fermé.
Des solutions transformatrices et durables sont nécessaires. Les permis de travail sectoriels ou régionaux sont des alternatives inacceptables, car tout système de permis de travail qui subordonne le droit de gagner sa vie au maintien d’une relation avec un employeur ou un groupe d’employeurs spécifique place un travailleur dans une condition de servitude. Les permis restrictifs continueraient d’avoir un impact négatif sur les opportunités d’emploi, les salaires et les conditions de travail tant pour les travailleurs migrants que pour les travailleurs canadiens non syndiqués.
Les travailleurs migrants constituent un élément essentiel de nos communautés. Jusqu’à ce qu’ils puissent changer librement d’employeur et accéder à la résidence permanente, ils seront contraints d’endurer des conditions de travail abusives et dangereuses.
Nous demandons respectueusement à ce gouvernement de :
1. Remplacer les permis de travail fermés par des permis de travail ouverts inconditionnels.
2. Ouvrir des voies sans obstacles vers la résidence permanente pour tous les travailleurs migrants (quel que soit leur niveau de salaire ou leur profession).
Sincèrement,
Réseau collaboratif pour mettre fin à l’exploitation
Leah Watkiss, présidente
Fédération des Sœurs de Saint-Joseph du Canada
Sue Wilson, directrice exécutive du Bureau pour la justice systémique de la Fédération des Sœurs de Saint-Joseph du Canada
Centre augustinien canadien pour la justice sociale
Brian Dwyer, directeur
Diocèse anglican de Toronto
Elin Goulden, consultante en justice sociale et plaidoyer
Centre Mary Ward pour l'éducation, la spiritualité et la justice
Audrey Ferrer, réalisatrice
Sœurs Loretto Canada
Mary Mallany, Direction
Église évangélique luthérienne du Canada
Révérende Susan C. Johnson, évêque national
Sœurs de Saint-Joseph de Toronto
Georgette Gregory, chef de la congrégation
Jésuites canadiens internationaux
Jenny Cafiso, directrice exécutive
Sœurs du Service du Canada
Mary-Ellen Francoeur, ministère de la Paix et de la Justice
Missionnaires de Notre-Dame
Frances Brady, animatrice communautaire
Mouvement Laudato Si' – Canada
Agnès Richard, coordonnatrice nationale
Centre Providence pour la justice, la paix et l'intégrité de la création
Bridget Doherty, directrice exécutive
Congrégation de Notre-Dame
Ona B. Bessette, responsable de la congrégation
Sœurs Ursulines de Chatham
Theresa Mahoney, leader communautaire
Congrégation des Soeurs de la Charité de Saint-Louis
Piché Alberte, Supérieure générale
Sœurs du Bon-Pasteur de Québec
Gagné Lise, Supérieure générale
Missionnaires Oblats de Saint-Boniface
Cécile Fortier, Supérieure générale
Sœurs de la Charité d'Ottawa
Rachelle Watier, Supérieure générale
Sœurs de la Charité Halifax
Margaret Fitzpatrick, chef de la congrégation
Service jésuite des réfugiés – Canada
Norbert Piché, Directeur
Diocèse de Londres
Joe Bezzina, directeur des services pastoraux
KAIROS
Leah Shifferaw, responsable de l'équipe de justice pour les migrants
Sœurs de la Miséricorde Sœur
Diane Smyth, chef de la congrégation
Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal
Gisèle Turcot, SBC Supérieure générale
Le Centre Oblat - Une voix pour la justice
Joe Gunn, directeur exécutif
Sœurs de la Providence
Alba Letelier, Chef Congrégationnelle
Église mennonite unie de Toronto
Sadie Martin, comité des bénévoles, mission et service
Citoyens pour la justice publique
Emilio Rodriquez, analyste politique, Droits des réfugiés et des migrants
Devenir voisins
Le P. Peter McKenna, SCJ, directeur du ministère